On estime à environ 800 000 le nombre de personnes touchées par la maladie d’Alzheimer. Un chiffre hélas en hausse constante. Si bien que le plan Alzheimer 2008-2012 prévoit, outre un panel de mesures spécifiques afin de faciliter la vie des malades et de leur entourage, la création de 12 000 places supplémentaires en EHPAD pour Alzheimer, l’adaptation en personnel des 180 000 places existantes ainsi que la reconstruction et l’adaptation de 15 000 places. Est-ce pour autant suffisant ?Pas encore, à en croire les associations d’aide aux malades et aux aidants Alzheimer. Et cela malgré un effort gouvernemental sans précédent: 1,6 milliards d’euros ont été engagés dans ce plan.
Car ce qui pèse encore trop pour toutes ces familles déjà confrontées à une grande détresse humaine, et parfois financière, c’est « le reste à charge »:
Un reste à charge estimé à 1050 euros mensuels, en moyenne ! A savoir 570 euros lorsque le patient est gardé à domicile, et 2300 euros lorsqu’il est hébergé en Ehpad. Avec là encore des variantes selon la région où vous habitez: Ainsi, le coût moyen restant à la charge du résident est de:
2780 euros à Paris
2161 euros en banlieue et Ile de France
1591 euros en Province
Le poids élevé des dépenses est notamment lié aux protections pour incontinence, aux produits de soins corporels et d’hygiène qui ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie ni totalement pris en compte dans les plans d’aide.
Des unités de vie adaptées en personnel rendent ces structures onéreuses.
D’autant que les structures adaptées Alzheimer coûtent cher. Ce sont des véritables unités de vie construites au sein d’Ehpad afin de pouvoir accueillir en toute sécurité une vingtaine de patients. Elles nécessitent un personnel formé sur les approches thérapeutiques du patient désorienté et suffisamment nombreux afin de proposer un programme d’activités individualisées autour du maintien et de la réadaptation de l’autonomie. L’agencement et l’équipement des chambres est également adapté afin d’éviter les chutes qui peuvent s’avérer fatales.
Ainsi les lits Alzheimer sont abaissés presque à même le sol, des matelas sont parfois disposés tout autour du lit pour amortir le glissage. Il y a toujours un espace de déambulation. Un jardin adapté à des ateliers thérapeutiques. La structure est d’une telle importance que des études ont prouvé qu’elle pouvait aider ou perturber la personne malade. Or tout cela a bien évidemment un coût: Entre 50 à 150 euros par jour, selon le standing et la région dans laquelle vous habitez. Le recours à des aides, telles que l’APA, l’Allocation Logement, ou l’Aide Sociale, s’avèrent souvent nécessaires.
Dans tous les cas, la maladie d’Alzheimer étant évolutive, l’intégration du malade doit pouvoir se faire de manière très progressive. En accueil de jour au tout début de la maladie afin de favoriser la socialisation autour par exemple d’ateliers mémoire, puis quand malheureusement le maintien à domicile n’est plus possible, car il nécessite trop de soins et d’attentions pour l’aidant, alors le placement est à envisager dans les meilleures conditions possibles pour tous.
Plutôt que d’intégrer un Ehpad, le maintien à domicile serait moins coûteux. Néanmoins, il faudra trouver un ehpad disposant d’une unité pouvant gérer les crises des malades d’Alzheimer maintenus à domicile.