Face aux prix exorbitants affichés par les maisons de retraite parisiennnes, entre 2700 et 4600 euros mensuels, on est en droit de se demander comment font les dizaines de milliers de personnes âgées dépendantes hébergées dans de tels établissements ?
Et pourtant ! Paris dispose de 60 Ehpad privés, avec des capacités d’accueil variables, allant de 28 places dans le très chic 16 ème arrondissement, à 510 places dans le 12 ème. La liste d’attente peut atteindre parfois six mois selon les établissements. Le tarif d’hébergement journalier est rarement en deçà de 60 euros, auquel il faut bien évidemment rajouter le tarif dépendance de 7,30 euros par jour pour les catégories GIR 5 et 6 à 27,10 euro pour les GIR 1 et 2, soit les personnes les plus handicapées et donc bénéficiaires de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie.
Heureusement, le Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris (CASVP) gère 8 Ehpad publics à Paris et 6 en banlieue et province. Le plus souvent dans un cadre verdoyant, avec parc paysager, offrant tout le confort nécessaire ainsi qu’un panel d’activités plutôt réjouissant. Ces 14 Ehpad sont habilités à l’aide sociale, une grande majorité de leurs résidents en bénéficient, ce qui permet à ces pensionnaires tout à fait « privilégiés » compte tenu de la rareté des places dans le public d’évoluer dans une structure de qualité, avec un personnel aux petits soins, comme l’atteste ce couple hébergé dans le 19 ème arrondissement, témoignant sur le site de la Mairie de Paris.
Le prix de l’immobilier à Paris fait inéluctablement grimper la facture…
Au programme, promenade en bateau-mouche le long de la Seine, goûters dansants, ateliers variés et visite régulière d’une psychomotricienne, des séances de kinésithérapie, et bien sûr surveillance médicale de jour comme de nuit.
Les aides soignants semblent des plus dévoués envers les pensionnaires et entretiennent de bonnes relations également avec les familles. Un tableau idyllique, comme on aimerait en voir beaucoup plus souvent….
Car c’est justement le manque de places disponibles qui fait cruellement défaut dans les Ehpad parisiens agrées à l’aide sociale. Et comme partout, face à la loi du marché, plus les places sont rares plus elles sont chères. Le coût de l’immobilier, le prix du mètre carré à Paris est tel qu’il est aussitôt répercuté sur le forfait hébergement et de ce fait, il devient presque impossible de trouver une place à un tarif abordable, intra-muros.
Dès que l’on sort de Paris, les tarifs baissent sensiblement et l’on gagne en espaces verts, comme le montre cet Ehpad érigé dans un bâtiment de caractère du 19 ème siècle au sein d’un immense parc. Disposant de tout le confort, les pensionnaires peuvent même se rendre régulièrement au salon de coiffure et à la salle de musique pour des après-midis dansants. Là encore, le délai d’attente est de 6 mois et le tarif d’hébergement dépasse les 75 euros par jour. Mais étant habilité à l’aide sociale, le retraité peut, comme ailleurs, bénéficier d’une prise en charge du département, après avoir versé 90% de sa pension à l’établissement, et après que les descendants se soient acquittés de leur obligation alimentaire.
Si tel n’est pas le cas mais que le retraité est par ailleurs propriétaire d’un bien immobilier dont la valeur est supérieure à 38 112, 25 euros, alors une hypothèque peut-être inscrite sur ce bien. Les sommes avancées par l’aide sociale peuvent en effet être récupérées sur sa succession après son décès.
« Bien vieillir » a un coût et à Paris, semble t-il, plus que partout ailleurs….